A Épenancourt (Les Rouges Monts) et Rouy-le-Grand (La Grosse Borne), la fouille a fait suite à un diagnostic archéologique mené en 2008 sous la direction de Véronique Harnay.

Dernière modification
10 mai 2016

Elle s'est déroulée de septembre à novembre 2011 sur deux communes du département de la Somme : Épenancourt et Rouy-le-Grand.

À Épenancourt : Occupation, voie de circulation et traces de parcellaire protohistorique

Le secteur des Rouges Monts, à Épenancourt, a livré les vestiges épars d'une occupation protohistorique ancienne et moyenne. Concentrés au nord de la fouille, ceux-ci comprennent une quarantaine de trous de poteau et les restes très érodés d'un possible bâtiment sur sablière basse. Suite à une érosion importante et à une installation postérieure de l'homme, la zone de concentration des bâtiments est mal conservée, ce qui empêche la restitution de plans architecturaux cohérents et la compréhension de leur fonction. Cette zone a également livré une base de four et des fosses éparses, probablement des dépotoirs.
Cette première phase d'occupation est en partie recouverte par un chemin plus récent qui a été suivi sur plus de 110 m par les archéologues. Il se présente sous la forme d'une trace de 6 m de large, longé par deux fossés bordiers. Quelques fosses liées à un parcellaire agricole ont été également observées sans pour autant être datées.

À Rouy-le-Gtand : Vestiges d'une occupation agricole protohistorique

Le secteur de La Grosse Borne, à Rouy-le-Grand, a révélé des vestiges mieux conservés. L'installation protohistorique est concentrée à l'est et semble se développer au-delà du champ d'investigation.
Une dizaine de bâtiments ont été mis en évidence grâce aux trous de poteaux conservés. Ces constructions de terre et de bois reposaient sur 4, 6 ou 9 poteaux porteurs. Il s'agit de petits bâtiments carrées ou rectangulaires allant de 9 à 30 m2. Bien qu'il soit à ce jour difficile de préciser la fonction de chacun d'entre eux, les plans bien caractéristiques de cette période et l'absence de structures de stockage excavées (silos) à proximité font penser qu'il s'agit de greniers en élévation, permettant, à l'époque, de stocker les céréales et autres denrées agricoles.
Le site a également livré les restes d'un four et quelques fosses dépotoirs. Toutefois, l'absence d'indice d'habitat ou d'activité artisanale dans la zone semble confirmer l'hypothèse d'un établissement à vocation agricole.
Les données de fouille permettent de dater les différentes occupations des deux secteurs à la Protohistoire au sens large.

Arielle Amposta (Inrap)