La migration constitue à la fois un attribut de la liberté individuelle et une variable d'ajustement des sociétés. Le droit de quitter son pays est reconnu par la Déclaration des droits de l'Homme des Nations unies, mais le droit de s'installer dans un autre pays reste à la discrétion des autorités du pays d'accueil. Les nombreuses modalités de la migration, de son vocabulaire et de ses variations historiques expriment cette ambivalence : la migration peut être interne ou externe, à courte ou à longue distance, temporaire ou définitive, libre ou forcée, en groupe ou individuelle, active ou passive, etc. Elle peut aboutir à des diasporas, à des colonies, à des intégrations, à des mélanges, à des ségrégations. Dans tous les cas, elle modifie et questionne la culture des contrées d'accueil.
Hervé Le Bras est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), directeur de recherches émérite à l'Institut national d'études démographiques (Ined), actuellement responsable de la chaire « Territoires et populations » du Collège d'études mondiales de la FMSH, fellow du Churchill College (Cambridge). Il a dirigé le laboratoire de démographie historique (CNRS/EHESS) et la revue Population. Il a récemment publié The Nature of Demography (Princeton University Press, 2008), Le Mystère français (éditions du Seuil, 2013, avec E. Todd), L'invention de l'Immigré (L'Aube, 2014), et Mathematical Demography (Springer, 2014, avec K. Wachter).
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