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Rue du Marais, Delle de derrière l'Église
A Giberville, Calvados, le diagnostic a été réalisé en contexte périurbain sur une surface de 19 533 m2, la surface explorée correspondant à 1 867,20 m2, soit 9,6 % de l'emprise.
Le diagnostic archéologique a permis de mettre en évidence un réseau de fosses carrées d'environ 3 m de côté, régulièrement espacées de 4 à 5 m et disposées de façon orthonormée selon une orientation nord-sud/est-ouest. Ce réseau est implanté en fonction de la topographie du terrain, dans le quart nord-est de l'emprise, jusqu'au rebord d'un plateau et sur des sols minces recouvrant un substrat calcaire.
DAO B. Hérard/Inrap.
Les fosses, dont 28 ont été mises en évidence, présentent des bords verticaux et un fond plat pour une profondeur de 0,50 m. Elles sont dépourvues d'aménagement. Aucun calage de poteau n'a pu y être associé et aucun indice sérieux ne légitime l'hypothèse de fonds de cabane. Le mobilier - présent en faible quantité - est cependant homogène et consiste en fragments de céramiques attribuables au Haut-Empire. Cet ensemble de fosses ne semble pas accompagné des structures habituellement présentes sur les habitats de cette époque. Seules quatre fosses à peu près circulaires alignées et espacées de 1 m mais situées aux confins de l'emprise pourraient correspondre à d'éventuels silos. Toutefois, leur association avec les fosses carrées n'est pas formellement établie, même si le mobilier recueilli est aussi gallo-romain.
Une hypothèse plus convaincante peut être avancée si l'on se réfère aux travaux d'A. Koehler (Revue archéologique de Picardie, 2003, n° 1/2, p. 37?46), dans la périphérie de Reims en 2003, où un réseau de fosses présentant des analogies frappantes avec celui de Giberville a été mis au jour et a pu être interprété comme un maillage de plantations. Les caractéristiques des fosses, leur espacement et leur ordonnancement sur un plan orthonormé sont comparables à celles du site de Giberville. Le site étudié à Reims est localisé en périphérie immédiate d'un habitat rural antique, ce qui n'a pas été démontré à Giberville. Si des observations archéologiques ont été faites au nord, au sud et à l'ouest de l'emprise, infirmant cette possibilité, il en va tout autrement pour les parcelles contiguës à l'est.
On doit noter que c'est également dans ce secteur qu'ont été décapés de possibles silos ainsi qu'un fossé parcellaire gallo-romain présentant quelques zones de rejets détritiques. Dans la pente et dans la partie sud de l'emprise du diagnostic, le recouvrement limoneux, nettement plus conséquent, surplombe un remblai mis en place au Haut-Empire sur lequel semble être préservé un niveau d'occupation. Quelques fossés orientés est-ouest, un groupe de trous de poteau, quelques fosses de formes variées ainsi que de petites structures de combustion ont été repérés dans cet horizon que les sondages exploratoires n'ont fait qu'effleurer. Ces niveaux ne semblent pas correspondre à ceux que pourrait laisser un habitat et évoquent davantage la proximité d'une zone de travail de nature artisanale. Notons qu'une carrière antique a été repérée à quelques dizaines de mètres au sud tandis qu'un long bâtiment antique a été découvert en 1830 à environ 150 m de là, au bord de la Gronde. Ce dernier a été interprété comme une ancienne tannerie.