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Un cercle funéraire de 3 000 ans et un habitat du haut Moyen Âge mis au jour à Ercé-près-Liffré (Ille-et-Vilaine)
L'Inrap achève une opération de fouille préventive sur la commune d'Ercé-près-Liffré, en amont de la viabilisation, par la mairie, de la première tranche d'une Zone d'aménagement concerté, ZAC Le Bocage de l'Illet, dans le quartier de La Nozanne.
Prescrite par le service régional de l'Archéologie (Drac Bretagne), cette intervention fait suite à un diagnostic archéologique réalisé en août 2012 et s'étend sur une superficie voisine de 8 000 m2. Après deux mois de fouille, l'équipe d'archéologues, dirigée par Emmanuelle Ah Thon, a mis au jour un cercle funéraire daté d'environ 3 000 ans, témoignant d'une occupation humaine ancienne, ainsi qu'un habitat du haut Moyen Âge.
Un cercle funéraire de la fin de l'âge du Bronze ou du début de l'âge du Fer
Les caractéristiques de ce cercle et le mobilier associé indiquent qu'il s'agit d'un monument funéraire de la fin de l'âge du Bronze ou du début de l'âge du Fer (entre 1400 et 800 ans avant notre ère). La fouille exhaustive de ce monument viendra compléter les connaissances des pratiques funéraires anciennes en Haute-Bretagne.
Un habitat enclos du haut Moyen Âge
Un réseau de fossés délimite une grande parcelle quadrangulaire dans laquelle s'organisent plusieurs bâtiments sur poteaux de bois, associés à des foyers ou des fours destinés à la cuisson des aliments. Plusieurs fosses de stockage des récoltes (silos) se répartissent également à l'intérieur de cette parcelle.
Des fossés et clôtures sur poteaux définissent d'autres espaces dont la fonction et la chronologie doivent encore être précisées. Les espaces vides pourraient correspondre à des cheminements, des aires de traitement des céréales ou encore à des zones soit de culture, soit de pâture.
La majorité des objets recueillis sur le site sont des fragments de récipients en usage à partir de la période mérovingienne. Les études à venir, notamment des études en laboratoire et des études d'archives, permettront de mieux comprendre l'organisation du site et son évolution dans le temps. L'analyse de sédiments et de graines (carpologie) permettra de déterminer les espèces cultivées et consommées sur le site. Les archéologues s'attacheront à préciser le statut social et économique de cette petite unité d'exploitation, à établir ses éventuelles relations avec la seigneurie du Bordage et à comprendre le rôle qu'elle a joué dans la construction du bourg actuel.
Plus largement, cette opération participe à l'étude des habitats ruraux du début du Moyen Âge, période charnière pour la compréhension de l'évolution des formes d'habitat et de la gestion des terroirs tels qu'ils nous apparaissent aujourd'hui.
Sandrine Lalain
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Ouest
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sandrine.lalain [at] inrap.fr