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Une occupation antique à l’École des Mines de Paris
L’Inrap et la Ville de Paris (Département Histoire de l’Architecture et Archéologie - DHAAP) fouillent une parcelle de 300 m² à l’École des mines de Paris en amont de l'aménagement d'un nouveau bâtiment. Les archéologues cherchent à préciser quand et comment était occupé cet espace à l’époque gallo-romaine.
À partir du Ier siècle après J.-C., Lutèce se développe sur la rive gauche de la Seine. Ses quartiers sont structurés par un réseau de voies orthogonales et reliés par le cardo maximus (principale voie nord-sud dans les villes gallo-romaines), au niveau de l'actuelle rue Saint-Jacques. Le forum, flanqué de ses thermes, constitue l’élément central de la ville, qui compte aussi un théâtre et d’autres thermes, à savoir ceux du Collège de France et de Cluny. La fouille en cours se situe aux marges de la cité du Haut‑Empire (Ier-IIIe siècles).
Restitution de Lutetia au IIe s. apr. J.-C.
© Jean-Claude Golvin/Acte Sud
De nombreux niveaux d’occupation
La fouille a mis au jour plusieurs phases d’occupation. Elles sont représentées par des successions de sols, des tranchées de récupération des fondations en pierre de constructions antiques, une aire de circulation présentant de multiples recharges, une vaste fosse (citerne ou réceptacle d’eau pour des activités artisanales ?), transformée en dépotoir et un secteur qui peut être interprété comme une forge.
Vue générale de la fouille de l’École des Mines de Paris.
© Pablo Ciezar, Inrap
Secteur de forge en cours de fouille.
© P.Ciezar, inrap
Vue du foyer de forge en cours de fouille.
© P. Debouige, Ville de Paris
Les restes d’une forge
Le secteur interprété comme une forge comprend un four, des structures renfermant de nombreux débris métalliques (battitures et scories) propres à la métallurgie de plein air, et une aire de travail aménagée. L’analyse des scories et battitures présentes dans les sédiments permettra de mieux cerner quelle partie du processus du travail métallurgique est attestée sur le site.
Des témoins d’un habitat
La découverte de vestiges domestiques (vaisselle de table en céramique), d’éléments de parure (fibule en bronze), d’objets de la vie quotidienne (spatule en bronze, figurine d’une divinité en terre cuite), d’éléments de décor architectural (enduits peints, tesselles de mosaïque en pierre ou céramique) confirme la proximité immédiate d’un habitat, décelé lors de fouilles réalisées en 1989.
Fibule gallo-romaine en bronze.
© Ville de Paris
Buste en terre cuite XVIIIe s.
© P. Ciezar, Inrap
Recherches archéologiques : Inrap et Ville de Paris (DHAAP)
Prescription et contrôle scientifique : DRAC Ile-de-France / Service régional de l’archéologie
Responsables scientifiques : Pablo Ciezar (Inrap), Priscillia Debouige (Ville de Paris - DHAAP)