Sur le chemin de la Corneirelle, dans la commune de Peynier, l'inrap a fouillé une occupation d'époque protohistorique, un chai antique et une série de sépultures de l'Antiquité tardive et du début du Moyen Âge.

Dernière modification
11 juillet 2022

Prescrite par le Service Régional de l’Archéologie (Drac PACA), la fouille archéologique du chemin de la Corneirelle a été motivée par le projet d’implantation d’un lotissement, commandé par la Ville de Peynier. Elle s’étend sur une superficie de 24000 m², découpée en trois zones distinctes. En bordure du ruisseau, les vestiges en creux sont les témoins d’une occupation d’époque protohistoriques. Sur le promontoire rocheux dominant la plaine, un espace funéraire, a livré un petit regroupement de sépultures à inhumation. L’établissement d’époque antique est localisé au sud de l’espace funéraire.

La protohistoire, une occupation en forêt riveraine (ripisylve)

L’occupation protohistorique (IIe-Ier siècle avant notre ère) est localisée en bordure du ruisseau, le Verdalaï. Elle se caractérise par une installation sporadique marquée par la présence de fosses contenant des pierres chauffées, des dépôts céramiques et de foyers. La découverte de silos, contenants creusés à même le sol permettant de conserver les récoltes et provisions, sont le témoin d’un habitat sédentaire.

Un bâtiment de stockage et de production antique

L’occupation antique est marquée par la présence de constructions appartenant vraisemblablement à un domaine rural (villae). La découverte de nombreuse fosses accueillant des dolia, permet d’interpréter cette aile du bâtiment comme un chai. Les dolia sont de grands contenant en terre cuite utiles à la conservation des aliments comme le vin et l’huile. La présence d’un bassin peut être le témoin de la fabrication du vin.

Construction appartenant vraisemblablement à un domaine rural (villae).

Construction appartenant vraisemblablement à un domaine rural (villae).

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S. Parmentier, Inrap

Un espace funéraire

Une quinzaine de sépultures datant de la fin de l’Antiquité ou du début du Moyen Âge, toutes orientées est-ouest, ont été exhumées au sommet d’une colline. Il s’agit principalement d’inhumations en coffrages de tuiles de section triangulaire (ou tombe en « bâtière ») implantées dans le substrat marneux. Ces sépultures renferment aussi bien des restes osseux d’individus adultes que d’individus immatures. Dans plusieurs cas, des ossements en position secondaire sont également retrouvés associés à l’individu en position primaire à l’intérieur de la bâtière mais aussi à l’extérieur de la bâtière. Dans un cas au-moins, la réutilisation d’un même creusement pour au moins trois phases distinctes d’inhumation a été observé.

Les réutilisations au cours du temps des sépultures et/ou des creusements pour des inhumations successives de plusieurs individus suggèrent une pérennité de ces structures dans le temps et la présence d’éventuels marqueurs de signalisation des tombes en surface.

Aménageur :  Mairie de Peynier
Responsable scientifique : Elsa Sagetat-Basseuil 
Responsable de secteur : Alda Flambeaux, Christophe Voyez, Sandy Parmentier
Recherches Archéologiques : Inrap