L'Inrap mène actuellement une fouille archéologique, rue de la Limouzinière à Boufféré, en amont d'un projet de construction du lotissement Espace Habitat des Prés. Sur prescription de l'État (Drac Pays de la Loire), cette intervention, démarrée en mars 2015, s'étend sur une surface de 22 000 m2.

Dernière modification
19 février 2016

L'équipe d'archéologues met au jour un site de la période gauloise (IIe et Ier siècles avant notre ère). Le site témoigne d'une occupation résidentielle, peut-être une ferme, des espaces de vie ayant été mis au jour par les archéologues.

Un espace domestique organisé

Les fouilles ont mis en évidence plusieurs espaces distincts, délimités par un système de fossés. Ces séparations marquent la présence d'un habitat et de ses parcelles environnantes, s'étendant sur une surface d'au moins 10 000 m².
À l'intérieur, plusieurs trous, destinés à recevoir autrefois les poteaux constituant l'ossature des bâtiments, sont creusés profondément dans le sol. Ils signalent des bâtiments d'habitation ou des annexes, tels que des greniers et des petits bâtiments liés à l'artisanat et à l'agriculture (métallurgie, élevage, poterie).
Une série de puits, de fosses dépotoirs et de celliers, renseignent également sur la vie quotidienne des habitants. Enfin, un chemin en terre, d'une largeur moyenne de 4 m, dont ne subsistent a priori que les fossés qui le bordaient, offre un aperçu de la structuration du site au-delà des frontières de l'habitat.

Une probable occupation antérieure

Sur l'emprise du site, cinq enclos quadrangulaires de 10 m de côté ont également été observés. La fouille de l'un d'eux a révélé la trace de toitures, construites en bois. Elles témoigneraient d'une première installation, une trentaine d'années avant l'occupation gauloise dont il est question ici.
Au sein de ces enclos, des fragments d'os humains brûlés sont disséminés dans le comblement de certaines fosses et indiquent une pratique d'incinération. Ces observations, effectuées par des spécialistes (les anthropologues) orienteraient vers une vocation funéraire du site, sans pour autant écarter d'autres dispositifs, votifs ou cultuels, reconnus quelquefois en Gaule du Nord. Ces hypothèses seront validées ou infirmées à l'issue des fouilles, lors de la phase d'étude.

Des vestiges de la vie quotidienne

Une grande quantité de céramiques ayant servi au stockage, à la préparation des aliments et à leur consommation a été mise au jour. Cette profusion, principalement illustrée par l'abondance des amphores, pousse à s'interroger sur le statut et la nature de ces découvertes. Ces amphores, généralement importées d'Italie, sont destinées à la consommation du vin et souvent associées à la pratique des libations (rituels religieux) ou encore à une certaine aisance matérielle du propriétaire. L'étude de leur provenance, de leur répartition au sein de l'habitat et de leur association avec d'autres éléments mobiliers donnera aux archéologues un éclairage supplémentaire sur la fonction du site et le statut social des résidents de l'époque.
Aménageur : Commune de Boufféré
Contrôle scientifique : Drac Pays de la Loire
Recherches archéologiques : Inrap
Adjoint scientifique et technique : Hélène Jousse, Inrap
Responsable scientifique : Maud Le Saint Allain, Inrap
Contact(s) :

Florine Prieur
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Ouest
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