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Vestiges médiévaux et modernes rue Berlier à Dijon
Cette fouille met au jour les vestiges d’un quartier adjacent au rempart médiéval de la ville de Dijon. Située à la limite du secteur sauvegardé, elle éclaire l’occupation du quartier entre le XIIe et le XVIIe siècle.
L’Inrap mène jusqu’à fin mars 2016 une fouille archéologique préventive rue Berlier, dans le cadre de l’aménagement d’un immeuble et d’un parking par le Cabinet Voisin Développement SAS. Menée sur prescription de l’État (Drac Bourgogne), cette intervention met au jour les vestiges d’un quartier adjacent au rempart médiéval de la ville de Dijon, dont le tracé correspond à peu près à l’actuelle rue Berlier. Située à la limite du secteur sauvegardé la fouille livre des vestiges qui éclairent l’occupation du quartier entre le XIIe et le XVIIe siècle.
L’occupation médiévale de la rue Berlier à dijon
Du Bas-Empire au milieu du XIIe siècle, la ville de Dijon est ceinturée par une enceinte appelée castrum. En 1137, un incendie oblige la ville à se reconstruire : le duc de Bourgogne propose alors d'ériger une enceinte plus large. Ce rempart est renforcé, au cours du XVIe siècle, par des bastions qui protègent les points d'accès. Afin de faciliter la circulation des défenseurs, un chemin longeant le périmètre intérieur est aménagé. Ce dernier est hâtivement remparé et renforcé par un talus de terre pour absorber les effets des tirs d'artillerie. La rue Berlier est située dans l’enceinte urbaine médiévale, et semble suivre le tracé de ce chemin intérieur.
Sur le chantier, les vestiges les plus anciens datent du XIIe siècle. Les archéologues ont en effet découvert les traces de fosses et de trous de poteau : leur alignement indique la présence ancienne d’une palissade, qui délimite différents espaces. La vie de ce secteur entre le XIIe et le XIVe siècle est très méconnue. Cette découverte, qui induit peut-être une tentative d’urbanisation dans cette partie de la ville, est donc très intéressante. L’étude tentera d’en préciser l’organisation.
Le niveau suivant date du XIVe siècle et est constitué de terre organique. S’agissait-il de jardins ? De vergers ? De potagers ? La terre prélevée sera étudiée par deux spécialistes qui détermineront si elles ont été ou non cultivées : le géomorphologue étudie le sédiment et le carpologue les éventuelles traces de graines.
Vue des différentes fondations liées à l’Institut du Bon Pasteur et à des occupations plus récentes.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Vestiges modernes de l’Institut du Bon Pasteur
Le décapage (c'est-à-dire l’enlèvement des couches contemporaines) a permis de mettre au jour des fondations, dont certaines appartiennent à l’Institut du Bon Pasteur, comme l’indiquent les plans anciens du XVIIIe siècle. Au XVIIe siècle, s’installe en effet l’établissement d’une communauté de filles pénitentes, dite « Maison du Bon Pasteur », rue Jeannin. D’abord illégale, cette institution est rapidement acceptée par la ville de Dijon. Au XVIIIe siècle, le nombre de pensionnaires augmente et des extensions sont donc aménagées. Les vestiges de ces nouveaux bâtiments émergent aujourd’hui. Les différences d’aspect de ces maçonneries indiquent plusieurs étapes de construction et une réutilisation des bâtiments au cours du temps. Une étude archivistique permettra de déterminer la chronologie exacte de ces évolutions. Un des objectifs de la fouille sera également de comprendre la fonction des bâtiments mis au jour : à ce jour, les traces d’occupation sont très ténues.
Vue d’ensemble des premiers creusements (palissades et fosses) liés à une probable occupation au XIIe siècle.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Le niveaux de terre organique conservés entre les différentes fondations.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Vue générale de la moitié sud du chantier après le décapage.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Vue du chantier en cours de décapage.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Prise de points altimétriques permettant de référencer les successions de niveaux.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap
Vue des différentes fondations liées à l’Institut du Bon Pasteur et à des occupations plus récentes.
© Sébastien Œil-de-Saleys, Inrap