L'occupation datant de 50 000 ans correspond à la fin du Paléolithique moyen. Certains indices indiquent que les silex étaient taillés selon la méthode de débitage Levallois (du site éponyme), caractéristique de la période. Les pièces, de belle facture, attestent la maîtrise et le savoir-faire des hommes qui les taillaient. L'ensemble des éléments de la chaîne opératoire (nucléus, éclats, outils) est présent sur place, associés à quelques restes animaux.
L'occupation datant de 30 000 ans serait attribuable à la phase ancienne du Paléolithique supérieur. Les datations radiométriques devraient en confirmer le caractère exceptionnel pour le nord de la France. Le niveau se compose entre autres de quatre locii, dans lesquels des restes animaux sont associés à des vestiges d'industrie lithique. L'ensemble du cortège de la steppe à mammouths a été retrouvé : rhinocéros laineux, bison, cheval, renne, mammouth. Chaque locus, implanté sur 2 à 10 mètres carrés, comporte parfois plus de 400 artefacts.
L'étude de ces vestiges permettra de mieux comprendre l'organisation territoriale des groupes humains. En effet, la découverte de ces locus isolés peut traduire une segmentation des activités dans l'espace, révélatrice du degré de planification de ces hommes comme de leur organisation sociale, et/ou une récurrence d'occupation par plusieurs groupes.
Ce niveau d'occupation est une découverte exceptionnelle pour la région. Son étude fournira des données fondamentales pour appréhender les modalités de peuplement du nord-ouest de l'Europe par Homo sapiens sapiens. D'autre part, ces fouilles sont remarquables car elles prouvent l'exploitation successive d'un même territoire par l'Homme de Néandertal (occupation la plus ancienne) et l'Homme moderne (occupation la plus récente).